Ces commentaires ne reprennent pas l’ensemble des recommandations et revendications du CIRÉ en matière de politique migratoire, ils reprennent principalement les réactions du CIRÉ aux mesures annoncées dans l’accord de gouvernement tout récemment conclu. Globalement, cet accord conforte et prolonge les mesures toujours plus restrictives de l’asile, de l’accueil et du regroupement familial qui ont été votées au parlement ces derniers mois, voire ces dernières semaines… et le ton du préambule de l’accord comme la tonalité générale de ces mesures nous interpellent : ce qui domine, c’est l’idée qu’il y a des abus de tous côtés et que la lutte contre ces abus est l’objectif premier et central…
On en oublierait presque de rappeler qu’il y a, au-delà de ces abus, une politique nécessaire de protection et d’accueil à mettre en œuvre, pas si généreuse qu’on essaye de le faire croire, politique basée sur des droits internationaux.
Au-delà de cette tonalité générale négative et de ce train de restrictions préalables à l’accord qui a été passé à rythme forcé au parlement pour vraisemblablement dégager le terrain de la future coalition, notons encore que cet accord est extrêmement flou et que l’enjeu se déplace donc sur la concrétisation de ces points de l’accord….
Par ailleurs, le coût humain et financier de la politique de détention et les impasses auxquelles mène cette politique devraient amener les acteurs politiques de l’accord de gouvernement à repenser profondément les politiques de migration.
Notons encore que certains points – positifs – de l’accord figuraient déjà dans l’accord de gouvernement précédent mais n’ont jamais été concrétisés… espérons que plus rien ne s’oppose à leur concrétisation rapide .
Enfin, la répartition des compétences au sein du gouvernement nous laisse perplexe : de 2 ministres au cours de la première phase du gouvernement précédent, on est passé à 2 Secrétaires d’État pour en arriver, dans ce gouvernement récemment constitué à 1 seule…. Secrétaire d’État… c’est beaucoup de matières et de responsabilités à gérer avec a priori peu de moyens et un mandat assez faible… Et entendre par la bouche-même de la nouvelle Secrétaire d’État qu’elle n’y connaît rien – au vu de la complexité des matières et de l’urgence d’y prendre des décisions – achève de nous inquiéter.