En Belgique, des milliers de personnes sans titre de séjour travaillent dans de nombreux secteurs, souvent exploitées et presque sans droits.
Par ailleurs, la pénurie de main d’œuvre qualifiée est criante. On dénombre environ 200.000 postes vacants au dernier trimestre 2023, la majorité en Flandre (67%), suivie de la Wallonie (20%) et enfin de la Région de Bruxelles-Capitale (13%). Les listes de métiers en pénurie et de fonctions critiques s’allongent. En cette année 2023, elles comptent 158 professions en Wallonie.
Ces personnes présentes sur le territoire belge, parfois depuis des années, pourraient combler ces besoins, voire les comblent déjà de manière informelle. La plupart d’entre elles sont formées et qualifiées et pourtant, leurs compétences acquises au pays d’origine ne sont pas toujours reconnues. Elles travaillent dans des conditions pénibles, avec un accès restreint aux droits, pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs proches et contribuent de façon invisible et non valorisée à notre société.
Aujourd’hui, la politique en matière de migration économique ne permet pas de répondre aux besoins, particulièrement dans des secteurs essentiels comme les soins de santé, la construction, l’industrie, l’Horeca, etc. Bien au contraire, cette politique laisse place à la fraude sociale, ne génère aucune recette fiscale et laisse des milliers de personnes en proie à l’exploitation.
Donner accès au travail légal, par la procédure de permis unique ou en octroyant le séjour par le travail, aux personnes dites “sans papiers” répond à un objectif à la fois pragmatique et humain. Les employeur·euses, les partenaires sociaux et certain·es représentant·es politiques reconnaissent la nécessité d’adapter la législation en ce sens.
