Israël, État élastique

Depuis 1901, dans toutes les maisons juives, traînait quelque part le tronc rectangulaire bleu et blanc du “Keren Kayemeth Leisraël” – le Fonds national juif – où chacun était invité à apporter son écot à l’œuvre de rétablissement d’une souveraineté juive en Palestine. L’argent versé était destiné à l’achat de terres et à soutenir l’installation de nouveaux colons.

Sur le tronc est dessinée la carte de la Terre promise qui, à ce moment-là, n’avait pas de frontières. Elle n’en n’a d’ailleurs toujours pas sur les troncs modernisés qui circulent encore aujourd’hui. Israël exige la reconnaissance de ses voisins, mais ceux-ci ne savent pas dans quelles frontières cet État souhaite être reconnu. Et pour cause: depuis près de 70 ans, son expansion semble ne devoir jamais se terminer.

1947: le Plan de partage. Cette année-là, les Nations unies votent le partage de la Palestine – alors sous mandat britannique – entre deux États, l’un juif, l’autre arabe. C’est la seule base légale de l’État d’Israël aux yeux du droit international. Toutes ses extensions successives sont en contravention de ce droit.

Au terme de cette guerre, Israël avait déplacé vers l’est la frontière fixée par les Nations unies jusqu’à une ligne d’armistice qu’on appela “ligne verte”. La plus grande partie de Jérusalem, ville sous statut international selon le Plan de partage, fut annexée et proclamée capitale du jeune État.

1949: la “Ligne verte”. La décision des Nations unies fut le prélude d’une guerre entre le jeune État israélien et les États arabes voisins. Au cours de celle-ci, une grande partie des Palestiniens qui s’étaient retrouvés englobés contre leur gré dans l’État juif furent poussés à l’exode et leurs terres confisquées. Au terme de cette guerre, Israël avait déplacé vers l’est la frontière fixée par les Nations unies jusqu’à une ligne d’armistice qu’on appela “ligne verte”. La plus grande partie de Jérusalem, ville sous statut international selon le Plan de partage, fut annexée et proclamée capitale du jeune État. Ne cautionnant pas, les États tiers refusèrent d’y implanter leur ambassade.

©MICMAG

1967: la Guerre des Six Jours. Au terme d’une guerre éclair qui vit son armée occuper la Cisjordanie, la bande de Gaza et le plateau du Golan syrien, Israël annexa la partie arabe de Jérusalem (la vieille ville avec les lieux saints) et le Golan. Le reste de la Cisjordanie fut découpée en trois zones selon le régime d’occupation.

2002: le Mur de séparation. En vue de se prémunir d’attentats terroristes, Israël se lance dans la construction d’un mur sur la “ligne verte”. Enfin pas juste dessus: à certains endroits, il s’en écarte sensiblement pour englober les principaux blocs de colonies (Ma’ale Adumim, le Gush Etzion…) à l’exception de la grosse implantation d’Ariel située trop loin de la ligne verte et qui dispose désormais de son propre “mur de protection”. En Israël, il existe un consensus au sein du monde politique pour affirmer que, de fait ou de droit, les principales colonies de peuplement juif en Cisjordanie ne seront jamais restituées à une Palestine indépendante.
Long de 730 km – dont les deux tiers déjà construits –, le Mur de séparation incorpore de fait au territoire israélien 8,5 % des terres de la Cisjordanie. Pour cette raison, le mur a été déclaré illégal en 2004 par la Cour internationale de Justice.

Le 9 juillet 2005, soit un an après la publication de cet avis qui ne fut suivi d’aucun effet, la société civile palestinienne lança l’appel BDS.

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