Aujourd’hui, il gèle et il neige. Les bulletins météo annoncent une vaste offensive hivernale. Celle-ci peut être mortelle pour toute personne qui n’a d’autre alternative que de dormir dans la rue. Malgré ces conditions climatiques, la secrétaire d’État en charge de l’Asile et de la Migration, Maggie De Block, ne prévoit aucune solution d’accueil supplémentaire. “Les demandeurs d’asile, les familles sans papiers avec enfants et les mineurs étrangers non-accompagnés ont – en vertu de la loi – le droit à l’accueil. Et aussi en tant qu’être humain”, souligne Anne Dussart, porte-parole de SOS Accueil, une opération d’urgence réunissant huit ONG belges pour faire face à la crise de l’accueil.
SOS Accueil offre un accompagnement socio-juridique de jour aux personnes obligées de vivre à la rue alors qu’elles ont droit à l’accueil. L’Opération prévoit également un hébergement pour la nuit pour les plus vulnérables d’entre eux. “Chaque jour, nous sommes confrontés à des personnes qui sont malades, tant physiquement que mentalement, et qui sont transies de froid. Ce week-end encore, nous avons dû appeler des bénévoles en renfort parce que certains demandeurs d’asile présentaient de fortes fièvres et que, sur ordre du médecin, il leur était interdit de retourner dans la rue”, explique Anne Dussart. “Ces personnes sont également exclues du système des soins de santé de notre pays. Leur prise en charge médicale n’est pourtant pas du ressort de SOS Accueil. Nous ne sommes pas le service “urgences” d’un hôpital. Cela ne peut plus durer ainsi”.
En outre, aujourd’hui, beaucoup de nouveaux demandeurs d’asile vont se retrouver à la rue, après un week-end et une journée de grève nationale qui auront vu la fermeture des instances d’asile. La procédure d’asile est déjà déstabilisante en soi. Mais pour des personnes vivant à la rue, dépourvues de tout encadrement dans une structure d’accueil et parfois malades, cette situation confine au cauchemar.
SOS Accueil se tourne donc une nouvelle fois vers Maggie De Block, elle-même médecin, et lui adresse le cri d’alarme suivant: “Ne fermez pas les yeux devant cette souffrance humaine et prenez vos responsabilités. Retirez ces personnes et ces enfants de la rue. Mettez-les à l’abri du froid. Organisez un système qui permette aux personnes vivant dans la rue d’avoir accès aux soins médicaux. Quand ces personnes pourront-elles bénéficier elles aussi d’un accueil ?”.