Combat des Afghans : associations et syndicats restent mobilisés – Communiqué du 16 avril 2014

L’occupation de l’Église du Béguinage par le collectif des Afghans prend fin. Mais pas l’action collective des Afghans et des nombreux citoyens et acteurs de la société civile qui les soutiennent. Après de longs mois de lutte et plusieurs victoires, la mobilisation s’invente de nouvelles formes et se poursuivra tant que l’ensemble des Afghans présents en Belgique ne seront pas protégés contre une expulsion vers leur pays en guerre et ne jouiront pas d’un vrai droit de séjour.

Les actions collectives menées depuis des mois par le collectif et le comité de soutien des Afghans, les associations et les syndicats, ont eu du sens et ont engendré des retombées positives. Cette mobilisation aura permis non seulement de rendre visible la situation très précaire de nombreux Afghans en Belgique, mais également de susciter de beaux élans de solidarité tant au Nord qu’au Sud du pays. Leurs revendications ont été portées par un grand nombre d’acteurs. Elles ont reçu un véritable écho auprès de l’opinion publique et les instances d’asile sont arrivées à la conclusion qu’un grand nombre d’Afghans ont besoin de protection.

Ces instances ont en effet élargi leur politique de protection à l’égard des demandeurs d’asile afghans. Le CGRA réexamine toute une série de dossiers dans lesquels la protection avait été refusée auparavant. A la lumière de l’évolution de la situation sécuritaire dans certaines régions d’Afghanistan ou compte-tenu du profil vulnérable ou à risque de certains demandeurs, il leur octroie une protection.

Nous restons convaincus du besoin de protection des Afghans et du non sens des expulsions vers un pays touché par la guerre depuis plus de trente ans, où l’instabilité persiste en de nombreuses régions, où la situation humanitaire se dégrade pour la population civile et où les indicateurs de santé sont les pires au monde.

Ainsi, pour les trois premiers mois de 2014, le taux de protection des Afghans se situe autour des 80% alors qu’il n’était en moyenne que de 53% en 2013. La tendance est donc bonne, mais 20% des personnes restent exclues de la protection et ne sont donc nullement protégées contre une expulsion vers l’Afghanistan.

Récemment, un homme détenu pendant plusieurs mois en centre fermé s’est vu reconnaitre le statut de réfugié suite à sa 3ème demande d’asile, alors même que l’Office des étrangers tentait de mettre en œuvre son retour forcé vers Kaboul ! Une telle incohérence questionne les risques réels encourus en cas de retour par les deux Afghans encore détenus en centre fermé… et si eux aussi se voyaient reconnaitre le statut de réfugié ou recevaient la protection subsidiaire? Ce cas illustre, s’il fallait encore le démontrer, la nécessité pour nos autorités d’agir avec la plus grande des précautions et de ne plus renvoyer d’Afghans vers l’Afghanistan.

Nous restons convaincus du besoin de protection des Afghans et du non sens des expulsions vers un pays touché par la guerre depuis plus de trente ans, où l’instabilité persiste en de nombreuses régions, où la situation humanitaire se dégrade pour la population civile et où les indicateurs de santé sont les pires au monde. Et ce, d’autant plus que les violences pourraient s’accroitre encore avec les élections présidentielles en cours et le retrait des troupes internationales fin 2014.

Nous demandons au gouvernement belge de mener une politique véritablement « juste et humaine » et de respecter ses obligations internationales en matière de droits fondamentaux.

Un communiqué conjoint du CIRÉ, de la CSC, de la FGTB, de la Ligue des droits de l’homme et de Médecins du Monde.

Contact presse

Jessica Blommaert

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