À Bruxelles, le premier bureau francophone d’accueil pour primo arrivants (BAPA) a ouvert ses portes en mars en prévision de l’instauration d’un parcours d’intégration obligatoire. Nora, Talba, Mabrouk, comme une centaine de migrants n’ont pas attendu d’être forcés pour y aller.
“Pourquoi tu as mis l’électricité chez le locataire?” Autour de la table, un petit groupe de primo arrivants et Anaëlle, ex prof de français langue étrangère, une traductrice. Le cours se donne en langue arabe. Nora, Talba, Mabrouk suivent un module de 10 heures sur les droits et devoirs, baptisé “Vivre en Belgique”.
Aujourd’hui, les participants parlent longuement, qui, du locataire ou du propriétaire, est responsable de quoi, à quoi être vigilant lors du dépôt d’une garantie etc. “Trouver un bon logement, du travail, apprendre le français“, ce sont les trois motivations de Talba, 30 ans, quatre enfants, originaire de Mauritanie, depuis deux ans en Belgique. Ce sont celles de l’ensemble des personnes inscrites auprès de l’asbl Via, sur base volontaire. “Via”, c’est le premier BAPA, bureau francophone d’accueil pour primo arrivants ouvert à Bruxelles en prévision de l’instauration d’un parcours d’intégration obligatoire, à l’horizon 2018, une décision du gouvernement bruxellois. Avec le risque de se voir infliger une sanction administrative, en cas de refus.
C’est là que le bât blesse. Via est en mesure d’accueillir 2.000 personnes à Molenbeek et Schaerbeek. Un second bureau d’accueil, BAPA Bruxelles doit ouvrir prochainement. Capacité: 2.000 places. Auxquelles s’ajoutent les 3.000 places déjà gérées par BON pour la Communauté flamande, depuis une dizaine d’années à Bruxelles. Total: 7.000 places. “Or, on estime les besoins à 12-15.000 places par an“, resitue Vincent Hallewyn, président de l’asbl Via. Différence de taille à Bruxelles avec les parcours en Flandre et en Wallonie, seuls les trois premiers volets seront obligatoires: un bilan social individuel, les cours de langue et de citoyenneté. Et non le volet d’insertion socio-professionnelle.
Les personnes inscrites à Via viennent de partout: des Italiens touchés par la crise, une majorité de Guinéens et de Syriens. À l’asbl, ils sont accueillis dans une dizaine de langues: arabe classique ou maghrébin, turc, lingala… “C’est le principal intérêt de Via par rapport aux formations existantes: donner des informations essentielles aux primo-arrivants dès leur arrivée à Bruxelles, dans leur langue, comme aujourd’hui sur le logement”, explique Anaëlle. Le tout pour un public jeune, 31 ans en moyenne, désireux de trouver des leviers pour construire sa vie à Bruxelles.