Le visage que Stefik connaît de Thy-le-Château est bien différent des images qu’on a vues à la télévision. Et pour cause, il y vit depuis de nombreuses années, bien avant l’ouverture du centre d’accueil pour demandeurs d’asile en novembre 2015.
Ce père de trois enfants (dont un est né en Belgique) travaille depuis quatre mois dans les cuisines du centre d’accueil. Arrivé en Belgique en 2009, Stefik et sa famille ont vécu deux ans dans un des 21 appartements gérés depuis plusieurs années par le CPAS de Walcourt dans le cadre des “initiatives locales d’accueil” (ILA). “Quand je suis arrivé ici, les voisins sont venus nous saluer, on prenait le café, on effectuait des petits travaux les uns chez les autres. Même à l’école tout se passait bien!“
Alors, quand Stefik reçoit en 2011 une décision négative à sa demande d’asile, c’est tout le village qui se mobilise. À l’époque déjà, un comité de soutien est érigé à la hâte. Autorités communales, écoles, clubs sportifs et habitants se mobilisent. Une marche de soutien est organisée. Une pétition rassemble plus de 500 signatures. Finalement, après un nouvel examen de leur dossier, Stefik et sa famille obtiennent un titre de séjour en Belgique. “Pas question de quitter Thy-le-Château. On était tellement bien ici, qu’on a décidé de rester. On s’est sentis très soutenus. Mes enfants sont heureux ici.“
Quand on l’interroge sur les récents événements qui ont agité la localité, sa réponse est limpide: “Les habitants ont bon cœur. Mais ce sont des petits villages où il y a très peu d’étrangers à part les quelques familles qui vivent dans les ILA. Les gens ont peur à cause du nombre. Voir débarquer 110 personnes d’un coup, c’est beaucoup.“