Vulnérabilité et détention en centre fermé: recommandations pour une politique de retour respectueuse des droits fondamentaux
En Belgique, des étrangers vulnérables sont détenus en centre fermé, soit pour la durée de leur procédure d’asile, soit en attendant leur expulsion forcée du pays. Enfermer ces personnes ne fait qu’accroître leur vulnérabilité.
À chacune de leur visite hebdomadaire dans ces centres, nos visiteurs rencontrent des personnes manifestement vulnérables. Les profils de ces personnes sont très différents : il peut, par exemple, s’agir de femmes enceintes, de personnes souffrant d’un handicap physique ou de troubles psychiques, mais aussi de personnes ayant de graves tendances suicidaires.
Le présent rapport est rédigé au nom du groupe Transit(1). Depuis plus de 27 ans, via nos visiteurs accrédités dans les centres fermés et les maisons de retour, nous observons et suivons avec attention le système de détention administrative des étrangers en Belgique.
Par ce rapport, nous voulons attirer votre attention, en ce début de législature, sur la situation des étrangers vulnérables, qui restent souvent détenus pour de longues périodes.
Nos visiteurs témoignent de situations parfois pénibles auxquelles ils sont confrontés. Nous sommes néanmoins conscients que sur le terrain, les services sociaux et médicaux des centres fermés tentent d’offrir le meilleur encadrement possible aux personnes enfermées dans les centres.
Notre objectif est de rechercher, avec votre soutien, les moyens pour mieux identifier les personnes vulnérables, améliorer le contrôle de cette vulnérabilité et, enfin, développer des alternatives à la détention de ces personnes. Pour ces profils spécifiques, la détention est particulièrement dommageable. Et en réalité, il n’est pas indispensable de détenir ces personnes pour mettre en œuvre une politique migratoire efficace.
Nous souhaiterions, en tant qu’organisations disposant d’une expérience de terrain depuis des années, bénéficier de votre appui durant la présente législature pour réduire, autant que possible, les souffrances des personnes en détention.
(1) Le réseau des visiteurs accrédités, dénommé groupe Transit, est composé des associations suivantes: le CIRÉ, Caritas International, La Ligue des Droits Humains, Point d’Appui, NANSEN et Vluchtelingenwerk Vlaanderen. En outre le HCR-Belgique, la Plate-forme Mineurs en Exil ainsi que Myria, participent comme observateurs au groupe Transit.