Les "Roms" face aux politiques européennes

L’Europe s’intéresse aux Roms, depuis quelques temps. Le Conseil de l’Europe dénonce les injustices et les discriminations dont ils sont victimes. Mais ce n’est que beaucoup plus récemment que l’Union européenne s’est penchée sur la question, en demandant aux États membres de mettre en place des politiques “d’inclusion” des Roms qui posent, elles, de sérieuses questions. À qui s’adressent ces politiques? Comment les États membres de l’Union s’emparent-ils de cette problématique? Comment parler d’inclusion des Roms d’un côté, alors que de l’autre, on défend des politiques européennes d’asile et d’immigration toujours plus restrictives?

Avant d’aborder les politiques européennes à proprement parler, cette analyse revient sur les terminologies utilisées par l’Union européenne pour parler des “Roms”. En utilisant “Rom” comme un terme générique et imprécis, le danger est en effet de considérer les Roms comme une minorité homogène, niant ainsi une part importante de la réalité de ces populations.

Si les institutions du Conseil de l’Europe ou la Cour européenne des droits de l’Homme se sont intéressées à la question des Roms depuis les années 70, sous l’angle de la lutte contre les injustices et la discrimination, ce n’est que beaucoup plus récemment que l’Union européenne a décidé de se pencher sur la question. En adoptant des politiques qui posent questions. Quelles sont ces politiques? Une “Roma task force” pour évaluer l’effectivité des fonds européens mal utilisés dans les pays d’origine. Un “Cadre pour les stratégies nationales d’intégration des Roms” non contraignant et assez imprécis que pour renforcer la stigmatisation envers les Roms…

Mais surtout, au-delà, ces politiques et stratégies qui se veulent “inclusives” envers les Roms entrent en contradiction avec les politiques européennes d’asile et d’immigration, toujours plus répressives. Les Roms, comme d’autres migrants, sont victimes de ces politiques lorsqu’ils essayent d’atteindre les territoires des États membres. La gestion des flux migratoires et la levée des visas, l’ambiguïté de la liberté de circulation au sein de l’Union, le refus de la prise en considération du besoin de protection font que les Roms sont pris dans un piège inextricable : exclus dans leur propre pays mais empêchés d’en sortir, malvenus ailleurs ou “invités” à partir. Le tout sur fond de demande faite aux États membres de proposer des stratégies d’inclusion. Vous avez dit incohérence?

Découvrez cette analyse du CIRÉ :

Les Roms face aux politiques européennes 2012

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