Le CIRÉ a consacré une analyse à la question du retour volontaire en Belgique. Cette analyse revient notamment sur l’évolution de la vision de la Belgique en la matière ainsi que sur les conséquences de cette évolution.
Il n’existe, à l’heure actuelle, pas de définition du retour volontaire, partagée et reconnue par les différents intervenants en la matière, qu’il s’agisse des opérateurs de retour, des législateurs ou encore des gouvernements des États membres de l’Union européenne (UE). Parce que l’appellation “retour volontaire” couvre des approches et des définitions très différentes, suivant les pays et les contextes dans lesquels celui-ci s’inscrit.
En Belgique, on parle communément de retour “volontaire” dès lors que la personne a fait appel et obtenu un soutien financier de la part de l’État belge. On distingue le retour “volontaire” du retour “autonome” ou “indépendant”, réalisé spontanément par les personnes qui donnent suite à leur obligation de quitter le territoire, mais sans aide de l’État belge. Un retour peut être dit « volontaire », même lorsque la personne a été soumise à de fortes incitations voire des pressions, comme – à l’extrême – les retours “volontaires” qui s’organisent depuis les centres fermés.
En Belgique et en Europe, et plus fortement ces dernières années, le concept de retour volontaire s’est développé parallèlement avec l’intention politique de contrôler et limiter les flux migratoires. S’il peut constituer une aide concrète et réelle pour les personnes qui en bénéficient, il n’en demeure pas moins empreint de deux enjeux de taille, à savoir: les chiffres de l’éloignement des migrants hors de Belgique et/ou d’Europe, d’une part, et l’humanisation de la politique belge et européenne de retour, d’autre part.