Le CIRÉ a rédigé une analyse qui vise à proposer un éclairage sur le rôle de la politique migratoire actuelle comme mécanisme de domination, dans le domaine du travail.
La thèse que ce texte soumet au débat est que la politique migratoire actuelle est restrictive et inégalitaire. Elle crée des différences de droits entre personnes travaillant dans la même économie, sur les mêmes lieux de travail. Par ce fait, elle est un mécanisme de dérégulation économique, notamment en matière de droit du travail et de cotisations sociales. Ce faisant, cette politique contribue à l’augmentation des inégalités sociales et à l’affaiblissement des travailleurs, en ce compris les travailleurs autochtones, face aux détenteurs du capital.
Il est donc illusoire de s’opposer à cette tendance à l’inégalité sociale et à l’affaiblissement des travailleurs si on considère la défense des droits des migrants et des travailleurs mobiles comme une question secondaire et si on ne s’attaque pas de front au caractère restrictif et inégalitaire de cette politique.
Il est également illusoire de s’opposer à cette tendance si on se trompe de cible. Le problème n’est pas la migration ou la mobilité, mais la politique migratoire et de mobilité. Le problème de cette politique n’est pas qu’elle laisse des gens entrer, mais qu’elle est fondée sur l’inégalité. Ce texte illustre son propos en décrivant, de manière brève, certains mécanismes et certaines formes d’inégalité.