Préjugé #3 : “Si on les accueille, iels vont venir plus nombreux·ses”

Ne les nourrissez pas, sinon d’autres viendront” a déclaré en 2016 le gouverneur de Flandre occidentale à propos des migrant·es présents à la côte belge. C’est la fameuse crainte de “l’appel d’air”.


En fait, la réalité est bien plus subtile : l’attitude plus ou moins accueillante d’un pays n’explique pas à elle seule pourquoi on frappe à sa porte. D’autres facteurs sont souvent plus importants : la proximité géographique, la langue, les liens familiaux, les opportunités d’emploi…

©Srdjan Zivulovic (Reuters)

La vraie question à se poser est : si on ne les accueille pas qu’est-ce que cela dit de nous ? Dans quelle société voulons-nous vivre ? La réponse est à la fois éthique, politique et juridique.

Éthique, parce qu’elle fait appel à des valeurs fondamentales comme l’hospitalité, la solidarité et l’assistance. Politique, parce qu’elle implique de choisir de voir l’immigration comme une opportunité et non comme un problème. Et juridique, car tous les êtres humains ont des droits fondamentaux, comme celui d’être traité·e avec dignité, de ne pas subir de traitements inhumains et dégradants et de demander l’asile. Les réfugié·es sont aussi protégé·es par la Convention de Genève de 1951 et le droit européen.

©Boligán. Exposition “Ceci n’est pas l’Europe” au Mons Memorial Museum en collaboration avec Cartooning for Peace.

Mais la tendance générale au sein de l’UE est, à l’inverse, à la fermeture des frontières et à la restriction des droits des migrant·es, y compris des réfugié·es. Les valeurs sont revues à la baisse et les obligations internationales bafouées. En Belgique aussi, de moins en moins de visas sont accordés et de nombreuses lois ont été adoptées ces dernières années pour limiter les droits des migrant·es, notamment le droit au regroupement familial, le droit au séjour pour raisons médicales, le droit d’asile… Des campagnes de dissuasion sont même menées pour décourager les demandeur·euses d’asile de venir chercher une protection sur le sol belge.

© Carlos Alejandro Chang. Exposition “Ceci n’est pas l’Europe” au Mons Memorial Museum en collaboration avec Cartooning for Peace.

Ces mesures de plus en plus restrictives sont dangereuses, car elles condamnent de nombreux·ses migrant·es à risquer leur vie pour atteindre leur destination et à y vivre ensuite sans papiers, dans la clandestinité. Elles sont aussi inefficaces, car migrer est un réflexe de survie profondément ancré dans notre humanité. À défaut de voies légales et sûres, les personnes continuent de fuir via des routes périlleuses pour rejoindre l’UE. On dénombrait plus de 50.000 décès depuis 2014.

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