Cette FAQ "Ordre de quitter le territoire" et "suivi ICAM" répond aux questions les plus courantes concernant les OQT et le suivi ICAM.
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2. L'ordre de quitter le territoire (OQT)
L’ordre de quitter le territoire (OQT) est un document que l’Office des étrangers remet aux personnes qui ne sont plus autorisées à séjourner sur le territoire belge et par lequel l’administration décide que la personne doit quitter le territoire.
Habituellement, l’OQT accompagne une décision de refus de séjour ou d’asile et s’accompagne également d’une invitation ou d’une information sur "l’ICAM support" . L’OQT peut vous être envoyé par courrier recommandé ou être remis par l’intermédiaire de la commune, de la police ou du centre d’accueil.
Toute personne étrangère (ressortissante d’un pays tiers à l’Union européenne, ou européenne) peut recevoir un ordre de quitter le territoire lorsqu’elle n’a pas ou plus de titre de séjour valable en Belgique et/ou que sa demande de séjour ou d’asile a été refusée.
L’Office des étrangers indique dans l’OQT le délai dans lequel la personne doit quitter la Belgique.
Si c’est la première fois que la personne reçoit un ordre de quitter le territoire, elle aura généralement 30 jours pour partir volontairement, par ses propres moyens, ou avec l’aide d’un opérateur de retour volontaire (Fedasil, OIM, ou Caritas).
Si ce n’est pas la première fois que la personne reçoit un OQT, un délai plus court peut être laissé pour quitter la Belgique.
L’ordre de quitter le territoire peut prendre différentes formes (par exemple: une annexe 13 si la personne n’a pas de titre de séjour, une annexe 13 quinquies en cas de refus d’une demande d’asile, une annexe 20 en cas de refus d’une demande de regroupement familial avec un·e Européen·ne ou un·e Belge).
Le type d’ordre de quitter le territoire dépend de plusieurs choses: le type de procédure introduite (asile, regroupement familial, ou autre), la décision prise concernant cette demande, la nationalité de la personne concernée (européenne ou non européenne), le délai reçu auparavant pour quitter volontairement le territoire…
Si la personne avait déjà reçu auparavant un premier ordre de quitter le territoire, le nouvel OQT peut être accompagné d’une interdiction d’entrée sur le territoire belge et celui des États membres de l’Union européenne pendant une période de 3 à 20 ans.
Un recours peut être introduit contre la décision négative prise en matière de séjour ou d’asile et contre l’ordre de quitter le territoire qui l’accompagne auprès du Conseil du Contentieux des Étrangers (CCE). Il est nécessaire dans ce cas de prendre contact avec un·e avocat·e.
Dans certains cas (par exemple en cas de recours contre un refus d’asile, de regroupement familial ou de séjour étudiant), le recours est dit "suspensif" . Cela signifie qu’il suspend l’OQT et qu’en attendant la décision finale, il est possible de demander à la commune du lieu de résidence un document de séjour temporaire (sous la forme d’une annexe 35) qui permet aux personnes de maintenir leurs droits (au travail, au chômage, à l’aide sociale, à la formation…) pendant le temps de traitement du recours.
Dans les autres cas (par exemple un recours contre un refus de régularisation), le recours n’est pas suspensif et aucun document de séjour temporaire ne sera remis pendant le temps de traitement du recours.
Dans ce cas, les personnes peuvent par ailleurs être soumises à une "mesure préventive" pendant la période de retour volontaire. Cette mesure est mentionnée sur l’ordre de quitter le territoire et peut consister en la présentation ou le dépôt de documents d’identité ou de voyage aux autorités, l’obligation de se présenter aux services de police ou à l’Office des étrangers, ou en une assignation à résidence.
L’OQT mentionne un certain délai dans lequel la personne doit volontairement quitter le territoire. Pendant ce délai, les autorités (commune, Office des étrangers, coachs ICAM…) peuvent vérifier quelles démarches sont entreprises pour quitter le territoire, ou régulariser la situation de séjour.
Si la personne se trouve toujours en Belgique une fois le délai pour quitter le territoire expiré, elle court un risque d’arrestation par la police et de détention en centre fermé si l’Office des étrangers décide de procéder à un retour forcé vers le pays d’origine, ou un autre pays dans lequel elle a résidé.
Dans des circonstances exceptionnelles, il est possible de demander une prolongation du délai pour quitter le territoire.
2. ICAM
Lorsque la demande de séjour ou d’asile d’une personne se clôture négativement, elle recevra un ordre de quitter le territoire et, généralement, une invitation à un entretien "ICAM (Support)" .
Le processus ICAM est un programme d’accompagnement au retour ( "coaching" ) mis en place par l’Office des étrangers. Cet accompagnement prend la forme de plusieurs entretiens avec un·e coach ICAM employé·e de l’Office des étrangers. Le nombre d’entretiens et leur fréquence peuvent varier en fonction de votre situation administrative et individuelle.
Ces entretiens visent à permettre à l’Office des étrangers de suivre les démarches administratives de retour dans le pays d’origine et d’éviter, dans un premier temps, le placement en centre fermé.
La date, l’heure et le lieu de rendez-vous doivent se retrouver sur l’invitation.
Si la personne n’est pas en mesure de se présenter à cet entretien, l’Office des étrangers lui demandera de prévenir et de justifier son absence.
Attention, tous les motifs d’absence ou de non présentation ne sont pas pris en compte et peuvent être considérés comme un manque de collaboration, ce qui peut avoir des conséquences négatives sur le dossier.
Lors d’un coaching ICAM, le·la coach commencera par informer la personne du processus de coaching et lui posera des questions sur sa situation administrative. Le·la coach reviendra sur les procédures introduites précédemment, remettra éventuellement les décisions négatives prises, ainsi que l’OQT. Il ou elle ne prend pas de décision sur la situation de séjour des personnes.
Durant l’entretien, le·la coach doit informer la personne :
- De l’obligation de coopération et des conséquences d’une non-coopération
- Des possibilités de séjour en Belgique
- De l’orientation vers d’autres services adaptés à sa situation individuelle
La coopération avec les autorités consiste pour la personne à: transmettre les informations demandées (adresse, données d’identité, documents de séjour ou de voyage…), obtenir un document de voyage pour organiser le retour éventuel, être présente aux entretiens.
Le coaching prend fin lorsque:
- La personne ne souhaite pas participer à ce processus
- La personne ne se présente pas à un rendez-vous sans motif valable (pour les autorités) et justifié
- La personne obtient un droit de séjour
- La personne accepte et coopère à un retour volontaire
Attention, toutes les informations doivent pouvoir être transmises dans une langue comprise par la personne concernée. Si elle ne parle pas français ou néerlandais, il est possible de faire appel à un·e traducteur·ice, ou de le demander au ou à la coach ICAM.
Il est fortement conseillé d’être accompagné·e et suivi·e par un·e avocat·e ou un service juridique avant et pendant les entretiens. Il est aussi possible de faire appel à une personne de confiance de son choix.
Si le dossier de la personne n’aboutit ni à une solution de séjour, ni à un retour volontaire, le·la coach clôture le dossier et le transmet au département "suivi des OQT" de l’Office des étrangers, qui pourra procéder à une arrestation, une mise en détention en centre fermé et une expulsion.
Le·la coach n’introduit pas de demande de séjour (asile, regroupement familial, régularisation ou autre) pour les personnes, mais peut fournir aux personnes les informations pour le faire. Il ou elle peut aussi décider de suspendre le coaching le temps du traitement de la demande de séjour ou d’asile, par l’Office des étrangers ou le CGRA.
Les informations partagées avec le·la coach ICAM sont enregistrées dans une base de données accessible pour d’autres services de l’Office des étrangers. Elles ne sont donc pas confidentielles.
3. Qui peut aider? Où trouver de l'aide?
Si vous cherchez un·e avocat·e, vous pouvez prendre contact avec une maison de justice ou une commission d’aide juridique (consultation gratuite) dans votre région pour un premier conseil gratuit.
Si vous n’avez pas de revenus et que l’intervention d’un·e avocat·e est nécessaire, vous pourrez bénéficier de l’aide juridique gratuite d’un·e avocat·e (pro deo).
Les commissions d’aide juridique: https://cajdebruxelles.be/les-caj-du-royaume
L’annuaire des avocat·e·s: www.avocat.be
Le bureau d’aide juridique : https://bajbruxelles.be/index.php/fr/
Coalition Move
La coalition Move a vu le jour en janvier 2021 à l’initiative conjointe de Caritas International, du CIRÉ, de Jesuit Refugee Service Belgium et de Vluchtelingenwerk Vlaanderen.
Ces organisations participent depuis plus de 20 ans à une plateforme d’ONG belges réunissant les visiteur·euses accrédité·es en centres de détention pour personnes migrantes.
L’objectif de Move et de ses partenaires est de réaffirmer le droit à la liberté en changeant les pratiques et la législation qui rendent la détention administrative possible. Move veut réduire l’usage de la détention pour des raisons migratoires et, à terme, mettre fin à cette pratique.
info@movecoalition.be
https://movecoalition.be/
Getting the voice out
Getting The Voice Out est un collectif militant de soutien aux personnes migrantes en détention administrative. Ils et elles souhaitent permettre de faire sortir la voix des détenu·es concernant leurs conditions d’enfermement et d’expulsion, ainsi que de témoigner des résistances qu’ils et elles mènent dans ces centres de détention.
gettingthevoiceout@riseup.net
https://www.gettingthevoiceout.org/
CRACPE – Collectif de résistance aux centres pour étrangers
Basé à Liège, le Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers se mobilise contre le centre fermé de Vottem par diverses actions de sensibilisation sur les réseaux sociaux, manifestations… Il est né de la volonté commune de personnes de toutes origines, idées et conceptions philosophiques de se mobiliser pour empêcher l’ouverture du centre fermé pour étrangers de Vottem dès 1997.
https://www.cracpe.be/
cracpe@skynet.be
04/232.01.04
Caritas International-CAP Brabantia
Rue de la Charité 43 1210 Bruxelles
Permanence du lundi au vendredi entre 8h30 et 15h30
reintegration@caritasint.be
02 229 36 11
Fedasil
0800 32 745
retourvolontaire@fedasil.be
www.voluntaryreturn.be