Pour avoir manifesté son refus de voyager alors qu’une personne criait parce qu’on était en train de l’expulser, Monsieur Fosso a été détenu une dizaine d’heures dans une cellule de Zaventem et a été interdit pendant six mois de vol sur la compagnie Brussels Airlines.
Une fois installé dans l’avion, M. Fosso constate qu’au dernier rang, un homme encadré par quatre policiers, plus des policiers en civil, se débat et crie. Tandis que les autres passagers s’installent, il signale à une hôtesse, d’un ton courtois, “Je ne peux pas voyager dans ces conditions”, faisant allusion aux cris de la personne expulsée. Des cris partiellement étouffés par les policiers qui tentent de le faire taire. D’autres passagers manifestent leur indignation, tout aussi pacifiquement. Les policiers décident alors de sortir la personne expulsée de l’appareil.
Alors que M. Fosso s’est rassis sur son siège, des policiers entrent dans l’appareil et l’arrêtent avec deux autres passagers. Tous les trois sont sortis violemment de l’avion et sont conduits dans une cellule de l’aéroport. M. Fosso sera libéré une dizaine d’heures plus tard.
La compagnie aérienne lui notifie oralement le soir même qu’il ne sera pas remboursé et qu’il est interdit de vol pendant 6 mois sur Brussels Airlines. Ce point lui sera confirmé dans un courrier dans lequel la compagnie soutient qu’il aurait refusé de se conformer aux instructions de sécurité données par le personnel de cabine, provoqué une “émeute” et “mis sérieusement en danger la sécurité des autres passagers”, autant d’éléments que M. Fosso conteste de la manière la plus formelle.
Le CIRÉ et la Ligue des droits de l’Homme dénoncent les agissements de la police qui conduisent à criminaliser des personnes qui manifestent pacifiquement leur opinion par rapport à une situation qu’ils peuvent légitimement trouver choquante.