Un centre fermé n’est pas l’autre. Chacun a son histoire, son architecture et sa culture. Les visiteuses des centres ont bien saisi ces différences. Pour vous présenter les six centres fermés dans les pages suivantes, migrations|magazine les a fait parler.
Parmi d’autres, elles s’appellent Stefanie Duysens, Katleen Goris, Sarah Monge, Caroline Stainier, Régine Thiébaut et Myriam Vastmans. Il s’appelle Éric Wynants. Oui, dans la corporation des visiteurs de centres, les femmes sont nettement majoritaires et voilà pourquoi, au mépris de la grammaire, nous utilisons ici le féminin pluriel. Même si, le plus souvent, elles “visitent” dans le cadre d’un engagement professionnel, cela implique un investissement émotionnel dont personne ne peut sortir indemne.
Bien sûr, même pour celles qui se refusent à faire de l’aide individuelle, ces visites sont pour les détenus une fenêtre vers l’extérieur. Mais, surtout, elles sont les yeux de la société là où règne l’opacité la plus grande. Sans leur présence, des personnes particulièrement désespérées auraient été au bout de leurs actes. Mais c’est aussi grâce à elles que de nombreux “dysfonctionnement” ont été débusqués, puis rendus publics, pour déboucher souvent sur une amélioration, même minime, des conditions de détention. Un travail ingrat mais indispensable pour que personne ne puisse dire “je ne savais pas”.
Cette présence ne tient pourtant qu’à un fil. À part le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme qui dispose d’un droit de visite en tant que service public, les autres associations ne tiennent ce “droit” que par faveur. Laquelle peut leur être retirée à tout moment sans devoir motiver la décision, ce qui s’est déjà produit.
Merci à ces sentinelles de la vigilance démocratique.
migrations-magazine #4
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