Les ateliers citoyens, une initiative du CBAI

Dans le cadre du Fonds européen à l’intégration, le Centre bruxellois d’action interculturelle (CBAI) a été chargé de mettre sur pied une formation destinée à fournir les clés de compréhension du fonctionnement et de l’organisation de la société belge aux personnes primo-arrivantes. Le CBAI a travaillé pour ce faire avec plusieurs partenaires, dont le CIRÉ, Lire et Écrire, BONvzw, l’asbl Sampa, le Foyer, le Pôle “Participation sociale et citoyenne du CPAS de Schaerbeek”…

Cette formation a d’abord été testée avec un groupe constitué par ce CPAS lors d’Ateliers Citoyens qui se sont déroulés de janvier à mars 2011. Un deuxième test a été mené auprès d’un groupe de Mauritaniens (Asbl Timtimol), en collaboration avec le CIRÉ (dans le cadre de son projet Bapa – Bureau d’Accueil des Primo-arrivants –, en collaboration avec la Commune d’Ixelles, Cohésion sociale) et le Centre social protestant.

Les Ateliers Citoyens menés à Schaerbeek ont réuni 12 personnes (4 hommes et 8 femmes) de diverses nationalités (guinéenne, marocaine, congolaise, équatorienne, mauritanienne, bulgare). Les questions traitées lors de ces cent heures de formation touchent à la vie quotidienne (enseignement, banque, poste, assurance, consommation d’énergie, tri des déchets…), à l’histoire de la Belgique et à ses institutions, à l’histoire de l’immigration, au racisme, à l’emploi et à la formation… Les témoignages qui suivent ont été recueillis par les formateurs du CBAI auprès des participants lors de la session d’évaluation de ces Ateliers.

Je croyais que tout le monde pouvait avoir un avocat pro deo. Mais j’ai appris que ce n’est que pour les gens qui sont au CPAS. Ceux qui travaillent n’ont pas le droit d’avoir un avocat pro deo.

Avant, je croyais que pour un petit problème, par exemple entre un propriétaire et son locataire, on pouvait aller directement au Palais de Justice et trouver un avocat pour lui exposer le problème. Mais j’ai appris qu’il faut d’abord passer par un juge de paix, c’est lui qui va d’abord voir ce qu’on peut faire.

Je m’imaginais que les Belges n’avaient jamais souffert, qu’ils avaient toujours été riches, qu’il n’y avait jamais eu de paysans dans le temps… Ce que j’ai appris ici a changé ma façon de voir. J’ai vu qu’ils ont lutté aussi pour leur indépendance, qu’ils se sont battus pour être ce qu’ils sont aujourd’hui.

Je pensais que l’électricité était moins chère à partir de 18h, mais en fait c’est à partir de 23h!

La première condition pour vivre bien en Belgique, sans problèmes, c’est d’obéir à la loi. Mais il faut la connaître, bien sûr, parce que si je ne la connais pas, je ne peux pas la respecter.

Maintenant je suis plus tranquille, j’ai compris pourquoi mon dossier dure tellement! D’abord, le dossier doit arriver chez l’assistant chef, puis ça passe au conseil. Et là, il faut compter trente jours. C’est intéressant de savoir ça.

Cette formation m’a donné le courage et l’envie d’en faire d’autres. Avant, je n’étais plus très motivée. Mais maintenant, j’ai du courage parce que les matières que nous avons apprises nous touchent dans la vie. Comme le logement, la sécurité, le CPAS… On a besoin de savoir comment tout ça fonctionne en Belgique.”

Je suis depuis longtemps en Belgique, j’ai suivi des cours pendant des années et j’ai appris plus ici en deux mois sur les lois, sur les droits, sur les devoirs. J’ai envie que cette formation se poursuive, parce qu’on va aussi sur le terrain, on nous montre concrètement la réalité.

Je pense que cette formation citoyenne doit être une obligation pour tout le monde. Pour les étrangers et pour les Belges. Parce qu’il y a des Belges qui ne connaissent pas leurs droits!

La citoyenneté, c’est ce qui fait qu’on sent qu’on appartient à un endroit. C’est un processus, pour y arriver, il faut faire des efforts.

Moi je crois qu’une personne qui vient demander l’asile ici, il faut qu’on l’oblige à suivre cette formation. Parce que c’est intéressant, elle va y apprendre beaucoup de choses.

Tout ce qu’on a appris dans cette formation va beaucoup nous servir, si on demande la nationalité belge par exemple. Parce que pour avoir la nationalité d’un pays, il faut vraiment le connaître, sinon, on n’est pas vraiment citoyen.

La citoyenneté, c’est ce qui fait qu’on sent qu’on appartient à un endroit. C’est un processus, pour y arriver, il faut faire des efforts. Je suis citoyen équatorien. Mais depuis que je suis en Belgique, est-ce que je suis citoyen belge ? Est-ce que je suis citoyen équatorien ? Cet atelier est très important, parce qu’il nous a aidés à découvrir qui nous sommes et ce que nous pouvons faire. Nous ne sommes pas simplement citoyens d’un pays: nous sommes des citoyens universels. Nous devons donner ce que nous avons à l’intérieur de nous et accepter les autres comme ils sont. Si j’exige des autres qu’ils soient comme moi, je serai un citoyen de troisième catégorie. Ici, nous avons appris à être des citoyens de première catégorie: des citoyens universels.

Mis en forme par Laurence Vanpaeschen

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