“L’adaptation en Belgique s’est bien passée”

Sofie De Mot travaille chez Caritas International, l’un des trois partenaires (avec Seso et CAW De Terp) du programme belge de réinstallation des réfugiés. Elle nous livre ses impressions sur ce coup d’essai.

 En septembre 2009, la Belgique a accueilli 47 personnes dans le cadre d’un projet pilote en matière de réinstallation des réfugiés. Comment s’est passée l’arrivée de ces 47 personnes?

Il y avait des familles et des isolés parmi les 47 réfugiés irakiens. À leur arrivée, ils ont été accueillis dans un premier temps dans des centres d’accueil fédéraux de Fedasil (l’agence fédérale d’accueil des demandeurs d’asile), à Saint-Trond ou à Pondrôme. L’accueil dans ces centres était transitoire, le temps de trouver un logement adapté à leur situation. L’objectif était qu’ils y restent un temps très court, maximum trois semaines. Pendant ces trois semaines, les partenaires du projet (Caritas International, Seso, CAW De Terp qui opèrent sous la coordination de Vluchtelingenwerk Vlaanderen) sont allés à la rencontre des réfugiés. Au cours des entretiens, nous avons appris à les connaître et à évaluer leurs besoins, tout d’abord en termes de logement car c’était la première priorité. Ensuite, petit à petit, les familles ont quitté les centres pour gagner les logements que nous leur avions trouvés. Pour plusieurs de ces familles, le délai de trois semaines en centre fédéral a été dépassé parce qu’il n’a pas été évident de leur trouver un logement. Outre le problème de prix, il fallait trouver des logements adaptés au profil de chacun. Par exemple, nous devions trouver un logement de plain-pied à Bruxelles pour une femme très malade, ce qui n’a pas été évident.
 
Les réinstallés se trouvent principalement en Flandre et à Bruxelles. À partir de quels critères la répartition géographique de ces réfugiés a t-elle été décidée?
Certains disent que c’est en fonction des politiques d’intégration. Le choix des familles dépend de la possibilité de bénéficier ou non de la politique flamande d’inburgering. Mais c’est faux. Les seuls critères qui ont été pris en compte provenaient des spécificités de chacun. Certains voulaient se rapprocher de membres de leur famille ou d’amis déjà présents en Belgique. D’autres voulaient se rapprocher d’une frontière, car ils avaient des proches dans un pays limitrophe. Des critères plus précis ont pu être pris en compte, comme par exemple la langue. Dans le cas d’un réfugié qui avait quelques notions de français, nous lui avons trouvé un appartement à Bruxelles. Certains préféraient vivre dans une grande ville, d’autres à la campagne. L’idée était de nous adapter dans la mesure du possible à leurs besoins.
 
Une fois le logement attribué, est-ce qu’un accompagnement spécifique a été mis en place pour ce public particulier?
Nous concernant, il n’y a pas eu de dispositif particulier. Du moins pas plus que pour d’autres réfugiés reconnus ou pour les primo-arrivants. Nous les avons d’abord aidés pour les démarches administratives, souvent complexes car ils ne possèdent pas de pièce d’identité. Nous les avons accompagnés physiquement au CPAS ou à la commune. Puis nous les avons orientés vers les programmes d’intégration ou des cours de langue. Concernant l’intégration, le suivi a été exactement le même que pour tout primo-arrivant, avec les mêmes difficultés (comme les listes d’attente pour les cours de langue par exemple). De manière générale, l’expérience a été très positive et l’adaptation des ces familles en Belgique s’est bien passée.
 
Propos recueillis par Cédric Vallet
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