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Des diplômes pas très équivalents

Pour poursuivre des études ou chercher du travail en Belgique, les migrants présents sur le territoire belge doivent parfois chercher à obtenir une équivalence de leur diplôme, soit auprès de la Communauté flamande, soit auprès de la Communauté française. Une démarche qui s’apparente à une course d’obstacles et qui peut s’avérer particulièrement coûteuse (jusqu’à 600 euros) en raison des traductions et des copies conformes qui sont exigées dans le dossier par l’administration.

“En Belgique, la loi sur l’équivalence des diplômes est bien cadrée”, explique Laureta Panxhaj du service “Travail, équivalences et formation” du CIRÉ. Les autorités doivent vérifier que le titre obtenu à l’étranger correspond bien à un titre existant en Belgique, et que le nombre d’années d’études correspond à celui que cette formation exige chez nous. Ce n’est pas toujours une mince affaire. “Pour les infirmières, par exemple, de grandes différences existent de pays à pays, poursuit Laureta Panxhaj. Au Rwanda, on est infirmière après six années d’études secondaires. En Belgique, il faut encore trois années d’études supérieures pour cela”.

À l’heure actuelle, le seul pays où la formation d’infirmière correspondrait à la formation belge serait la Roumanie, indique Laureta Panxhaj. Des bureaux de recrutement belges sont d’ailleurs déjà présents dans ce pays pour recruter des infirmières, effectuer les démarches d’équivalence des diplômes et les envoyer en Belgique contrat en main.

Certains travailleurs migrants ne rencontrent aucune difficulté pour faire valoir leurs qualifications en Belgique. “On ne va jamais demander d’équivalence de diplôme à un informaticien indien, par exemple. Il sera directement recruté par l’entreprise”. Mais il n’en va pas de même pour quelqu’un qui postule dans les institutions publiques ou qui souhaite voir son profil inscrit dans la base de données d’Actiris ou du Forem. Et là, ce sont parfois des petits détails qui viennent mettre des bâtons dans les roues du demandeur d’emploi. “Avec le changement d’alphabet, les noms sont parfois orthographiés différemment sur le diplôme et sur les papiers d’identité”. Quelquefois, il peut aussi manquer des pièces, comme des relevés de notes, qu’il n’est pas toujours évident de se faire envoyer en express de n’importe où dans le monde.

Sans compter que certains pays figurent sur une sorte de “liste noire” à la Communauté française. Ainsi, “les ressortissants de la RDC qui ont un diplôme d’État d’études secondaires postérieur à 1998 ne voient pas ce diplôme reconnu comme équivalent à un Certificat d’enseignement secondaire supérieur chez nous”, explique Laureta Panxhaj. Idem pour les Arméniens, qui finissent leur études secondaires après dix ans d’études, ce que la Communauté française juge insuffisant. 

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