2019, l'année des choix

Soyons honnêtes : personne n’avait vu venir une fin d’année aussi mouvementée. Qui eût pu s’imaginer que le gouvernement se déchirerait et, finalement, se fracasserait sur le pacte mondial des Nations Unies pour des migrations contrôlées – qui plus est un 18 décembre, date de la journée internationale des migrants ?

Mais le clivage et les divergences politiques qui se sont cristallisées autour de l’adoption de ce pacte ne reflètent malheureusement pas l’année écoulée. Car feu la “suédoise” s’est engouffrée dans des projets qui auraient dû la faire vaciller, bien plus que le contenu de ce texte utile, opportun, mais non contraignant.
Les exemples de dérives ne manquent pas… L’année 2018 a débuté avec l’affaire dite des Soudanais, qui a vu le Secrétaire d’État collaborer avec les autorités soudanaises dans le cadre de l’expulsion de ressortissants soudanais, sans que le risque que ces personnes soient soumises à un traitement inhumain et dégradant à leur retour ne soit vérifié.
Un autre dossier a émaillé l’année écoulée : le projet de loi sur les visites domiciliaires, que la mobilisation associative et citoyenne aura finalement réussi à enterrer, et qui visait à permettre l’accès au domicile privé de personnes étrangères en situation irrégulière en vue de les arrêter manu militari.
L’année 2018 restera aussi comme celle où la Belgique a recommencé à détenir des enfants en centre fermé. Depuis l’ouverture des “unités familiales”, quatre familles avec enfants y ont été enfermées. Une expérience traumatisante qui les aura irrémédiablement meurtris.
Comment ne pas revenir sur la mort de la petite Mawda, victime de la lutte contre les trafiquants d’êtres humains et abattue par une balle policière lors d’une course-poursuite ? Rappelons qu’en cette fin d’année, ses parents endeuillés sont toujours dans l’attente d’une décision sur leur demande de séjour.
Enfin, l’année 2018 se termine sur le déni d’asile, puisque qu’à partir du 22 novembre, des demandeurs d’asile originaires de pays comme la Syrie ou l’Afghanistan ont vu leur droit à introduire une demande d’asile bafoué par l’État belge. Heureusement, le Conseil d’État, que nous avions saisi avec d’autres associations, a décidé de suspendre cette mesure, fin décembre.
Ces quelques lignes montrent que 2018 aura été une année sombre pour les droits des étrangers. Avec vous, nous avons mené nos combats avec ténacité, mais les victoires ont été trop peu nombreuses et le respect des droits fondamentaux des étrangers, trop souvent oublié.
La seule lueur d’optimisme repose sur l’indignation citoyenne qui se matérialise par la mise à l’abri de personnes qui devraient être prises en charge par les autorités fédérales. Les citoyens s’indignent, se mobilisent et agissent concrètement. C’est salutaire ! Gageons que l’année électorale qui s’annonce voie les citoyens exprimer en nombre et avec force leur refus que la Belgique s’enfonce davantage dans la politique inhumaine de ces dernières années.

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