Les personnes migrantes sont, comme toutes les personnes d’origine étrangère, fréquemment victimes de racisme et de discriminations en tous genres. Mais au-delà du racisme systémique qui gangrène nos sociétés, il existe une source de discriminations plus méconnue: celle du droit belge des étrangers.
Ces discriminations découlent directement du législateur et de la loi du 15 décembre 1980, pierre angulaire du droit des étrangers. La loi crée ainsi une multitude de sous-catégorie de migrant·e·s. Nous sommes déjà familier·e·s de la dualité entre les “bon·ne·s” et les “mauvais·e·s” migrant·e·s, sous-entendu ceux et celles venu·e·s parce que leur vie était en danger dans leur pays d’origine – les réfugié·e·s – et les autres, arrivé·e·s sur le territoire en quête d’une vie meilleure, souvent réduit·e·s à des profiteur·euse·s – les migrant·e·s économiques.
Cette opposition, qui recouvre les discours pro et contre migration, est davantage illustrée encore dans le droit des étrangers. Plusieurs catégories existent, et chacune donne accès à des droits différents ou à des modalités d’accès inégales. Ainsi, à côté du Graal qu’est la nationalité belge, il existe des profils multiples: détenteur·rice·s d’un statut de réfugié ou d’une protection subsidiaire; statuts de séjour divers (pour des motifs variés tels que le travail, le tourisme, des besoins médicaux, des études…); demandeur·euse·s de protection internationale, ou encore, le dernier des profils en termes de droits reconnus, les sans-papiers1.
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Discriminations dans l'accès à la santé des migrant·e·s
1 //Pour aller plus loin, voyez CIRÉ, “Le droit belge des étrangers, source d’inégalités et de discriminations”, https://www.cire.be/publication/le-droit-belge-des-etrangers-source-d-inegalites-et-de-discriminations/, septembre 2018