D’après le dernier rapport diffusé par Frontex, 710.000 migrants sont entrés dans l’UE en 9 mois. L’année dernière, ce chiffre était de 282 000. Impressionnant? Oui si ce n’est que l’agence de contrôle des frontières de l’UE confond “migrants” et “entrées”. De quoi semer le doute et remettre en question les statistiques diffusées par Frontex.
“Nos bilans mensuels incluent tous les franchissements des frontières extérieures de l’UE. Les personnes arrivant en Grèce seront de nouveau comptées si elles entrent en Hongrie“. En asile comme dans d’autres domaines, les chiffres sont souvent trompeurs.
Dernier exemple en date: le dernier rapport diffusé par Frontex, l’agence de contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne (UE). Chaque trimestre, cette agence diffuse des statistiques sur le nombre de migrants qui tentent d’entrer sur le territoire européen. Des chiffres abondamment relayés par la presse qui titrait: “710.000 migrants sont entrés dans l’UE en 9 mois“. Un chiffre d’autant plus impressionnant qu’il était de 282.000 pour l’ensemble de l’année 2014. 
Mais en y regardant de plus près, on s’aperçoit que Frontex confond “nombre de passages des frontières” et “nombre de migrants arrivés sur le territoire européen”. Interpellée à ce sujet, l’agence a été contrainte de préciser: “Frontex fournit les données mensuelles sur le nombre de personnes détectées aux frontières extérieures de l’UE. Le franchissement irrégulier des frontières peut être effectués plusieurs fois par la même personne à différents points des frontières de l’UE.”
En clair, et c’est Frontex qui le dit: “Un nombre important de personnes qui ont été comptabilisées à leur arrivée en Grèce ont été à nouveau comptées quand elles sont entrées en Europe une seconde fois via la Hongrie ou la Croatie”. Quand on voit les images de réfugiés ballotés d’une frontière à l’autre entre la Hongrie, la Croatie, la Slovénie après être passés par la Grèce, on comprend pourquoi Frontex parle d’une année “record”.
