Le conflit armé en Syrie entre dans sa cinquième année. Près de 4 millions de personnes ont déjà fui le pays, dont plus de la moitié sont des femmes et des enfants. Les besoins humanitaires dans la région sont énormes. Pourtant, il est difficile pour les Syriens en exil de parvenir légalement en Europe pour obtenir la protection à laquelle ils ont droit. Et le nombre de ceux qui tentent la dangereuse traversée de la Mer Méditerranée ne cesse d’augmenter.
Que fait la Belgique ?
Entre 2012 et 2014, la Belgique a débloqué 15,5 millions d’euros pour l’aide humanitaire en Syrie. Cette action est positive, mais la contribution belge reste modeste par rapport à celles d’autres pays européens. Par ailleurs, la Belgique accorde une protection aux Syriens qui parviennent jusqu’ici : entre 2011 et fin 2014, la Belgique a enregistré approximativement 4.079 demandes d’asile de Syriens et près de 97% d’entre eux se sont vus accorder un statut de protection en Belgique par le Commissariat général aux réfugiés et apatrides. Mais lorsqu’il s’agit d’aider proactivement les réfugiés syriens à rejoindre la sécurité, notre pays se montre moins généreux. Le nombre de personnes à réinstaller en 2015, même s’il est passé de 150 à 300, reste très faible au vu de la gravité du conflit. La Belgique peut et doit faire plus pour ouvrir aux Syriens des voies d’accès sûres et légales à son territoire.
Que peut-elle et doit-elle faire de plus ?
Dans une note commune publiée en mars 2014 et mise à jour en mars 2015, 13 associations appellent les autorités belges à :
- Assouplir les conditions d’octroi de visas et avoir recours au visa humanitaire
- Assouplir les conditions du regroupement familial pour les Syriens ayant de la famille ici
- Mettre en place un programme d’accès humanitaire et davantage de réinstallations
- Jouer un rôle de pionnier et exiger une stratégie commune au niveau européen
Il ne suffit pas de dire que nous protégeons les Syriens qui arrivent ici et que 300 personnes seront réinstallées. Il est également hypocrite d’exprimer sa tristesse pour les nombreuses personnes, parmi lesquelles des Syriens, qui se noient dans une tentative désespérée de trouver une protection et, en même temps, de maintenir les frontières fermées. Après 4 ans de conflit en Syrie, il est urgent d’agir.
Télécharger ici la note “Des routes sûres et légales pour les Syriens en exil” (mars 2015)
icon Note ONG Syrie – mise à jour mars 2015
Associations signataires:
11.11.11, le CNCD-11.11.11, ACW, Amnesty International, Broederlijk Delen, Caritas International, le CBAR, le CIRÉ, Médecins du Monde, le MOC, Oxfam Solidarité, Pax Christi Vlaanderen et Vluchtelingenwerk Vlaanderen.