Ce mercredi, un vol vers Kaboul est programmé pour expulser deux Afghans. Pour le CIRÉ, Médecins du Monde et Vluchtelingenwerk Vlaanderen, en les renvoyant vers ce pays en guerre, où ils sont en danger, la Belgique enfreint ses engagements internationaux. D’autant plus qu’il s’agit de personnes vulnérables.
La Belgique s’apprête à renvoyer deux Afghans vulnérables vers Kaboul demain. Et, selon nos informations, sept Afghans se trouveraient actuellement en centres fermés en vue de leur expulsion. L’Afghanistan est un pays en guerre. Même la capitale, Kaboul, n’est pas une ville sûre. Des attaques s’y produisent régulièrement. Ces retours forcés vers l’Afghanistan ne sont pas acceptables.
Les deux Afghans qui seront renvoyés vers Kaboul ce mercredi étaient venus demander la protection à la Belgique. Parweiz Sangari est un jeune homme de 19 ans, dont l’histoire a été rapportée hier par la presse néerlandophone. Monsieur A.S.K., lui, est hindou, c’est-à-dire issu d’une minorité religieuse qui, selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, doit être considérée comme un groupe à risque en Afghanistan. Les Hindous y sont gravement discriminés. Sa demande d’asile a été rejetée parce que les instances d’asile ne croient pas qu’il a séjourné récemment en Afghanistan.
Il est vrai que de nombreux Afghans fuient d’abord dans des pays voisins. Pays dans lesquels ils ne bénéficient pas toujours de la protection dont ils ont besoin. C’est pourquoi ils fuient ensuite vers l’Europe. Mais cela ne veut pas dire qu’ils ne courent pas de risques en cas de retour en Afghanistan.
L’Afghanistan est le pays dont est issu le plus grand nombre de demandeurs d’asile au niveau mondial. Cela démontre clairement la dégradation de la situation sécuritaire du pays. À Kaboul – mais aussi en Europe – les équipes de Médecins du Monde rencontrent et soignent chaque jour de jeunes Afghans qui fuient ce climat de violence. La Belgique et la communauté internationale sont d’ailleurs présentes en Afghanistan pour assurer la sécurité de la population afghane.
Si la Belgique veut être cohérente et respecter ses obligations internationales en matière de droits fondamentaux, elle ne doit pas expulser les migrants afghans en quête de protection vers ce pays où la violence est quotidienne.
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