Préjugé #1 : “On est envahis par les migrant·es”

La proportion de migrant·es parmi la population mondiale reste assez stable dans le temps, autour de 3,6%, soit 281 millions en 2020. Parmi ces personnes, 49% sont des femmes et 51% sont des hommes et parmi celles-ci, 41% sont des enfants. Le nombre de personnes qui fuient la guerre, les persécutions et les violations des droits humains est particulièrement élevé ces dernières années.

Fin 2021, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugié·es (HCR), le nombre de personnes déracinées par la guerre, les violences, les persécutions et les violations des droits humains s’élevait à 89,3 millions, soit une augmentation de 8% par rapport à l’année précédente. C’est plus du double du chiffre d’il y a 10 ans. Parmi elles, 27,1 millions ont fui leur pays pour échapper au conflit et à la persécution et 53,2 millions sont des déplacé·es internes.

En 2021, plus de 2 réfugié·es sur 3 venaient de 5 pays : Syrie, Venezuela, Afghanistan, Sud Soudan, Birmanie. Des chiffres records liés aux nombreux conflits qui secouent la planète. Mais 83% de ces réfugié·es se trouvent dans des pays en développement.

En 2021, les principaux pays d’accueil étaient, dans l’ordre : Turquie, Colombie, Ouganda, Pakistan, Allemagne. De quoi relativiser le nombre de demandeur·euses d’asile arrivé·es la même année dans l’Union européenne (UE) (630 890, soit 0,1% de sa population totale de 446 millions) et en Belgique (25.971, soit 0,2% de sa population totale de 11,5 millions).

© Nicolas Vadot. Exposition “Ceci n’est pas l’Europe” au Mons Memorial Museum en collaboration avec Cartooning for Peace.

Les chiffres plus généraux de l’immigration ne permettent pas non plus de parler d’invasion. En 2019, le nombre total d’étranger·ères arrivé·es en Belgique, quel que soit le motif de leur venue, était de 149.174, dont 62% étaient des citoyen·nes de l’UE.

“L’invasion” de l’Europe par les migrant·es est une illusion, renforcée par les discours politiques, les dispositifs sophistiqués de fermeture et de surveillance des frontières (murs, barbelés…), ainsi que les milliards d’euros qui y sont consacrés.

L’Europe serait-elle menacée, pour se barricader ainsi ? La réponse est non, mais des intérêts électoraux et économiques poussent certain·es dirigeant·es européen·nes à le laisser croire. Ceci n’est pas sans conséquences : ces politiques poussent les migrant·es à emprunter des routes toujours plus dangereuses et à risquer leur vie pour rejoindre l’Europe. C’est ainsi que des images de naufrages et de files interminables apparaissent sur nos écrans, renforçant encore la crainte de l’invasion.

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