Le plan de répartition des demandeurs d’asile: une mesure à adopter d’urgence

Cette semaine, des demandeurs d’asile se sont à nouveau retrouvés sans hébergement à leur arrivée en Belgique. Certains ont pu éviter de dormir dehors grâce à la solidarité citoyenne. Le constat est clair: la course à l’ouverture de nouvelles places d’accueil ne suffit plus. Le CIRÉ demande l’application d’urgence du plan de répartition des demandeurs d’asile sur tout le territoire belge. Ce plan est prévu pour répondre à la situation que nous vivons aujourd’hui. Découvrez notre communiqué de presse du 6 novembre 2015.

Augmentation

Devant l’augmentation des demandes d’asile ces derniers mois, le Gouvernement a tout mis en œuvre pour ouvrir un grand nombre de places d’accueil supplémentaires. En activant des places de réserve dans les centres existants, en ouvrant de nouvelles places dans des casernes, des campings, des tentes de l’armée et récemment même, en faisant appel à des sociétés privées. Avec l’objectif qu’aucun demandeur d’asile enregistré à l’Office des étrangers ne dorme dehors. C’est un travail à saluer, mais il faut se rendre à l’évidence : cela ne suffit pas. Et cela pose de sérieuses questions sur l’état du système d’accueil en Belgique.

Plan

Sur les 9 premiers mois de 2015, il y a eu 22.266 demandes d’asile en Belgique, et le réseau d’accueil est monté à 26.431 places, dont de nombreuses places d’urgence. À titre de comparaison, en 2000, il y a eu 42.691 demandes d’asile et le réseau d’accueil ne comportait que 8056 places structurelles. Car les demandeurs d’asile étaient rapidement répartis dans les communes après le début de leur procédure.Plutôt que de poursuivre dans cette course effrénée à l’ouverture de nouvelles places, pourquoi le Gouvernement n’active-t-il pas le plan de répartition des demandeurs d’asile sur l’ensemble du territoire belge? Ce plan, introduit par la loi du 8 mai 2013, a été soutenu à l’époque par tous les partis politiques et est prévu pour répondre à la situation que nous vivons aujourd’hui.

Les avantages d’un tel plan sont évidents. Il permettrait de répartir équitablement les demandeurs d’asile entre les communes. Il faciliterait l’intégration des personnes et éviterait les réactions négatives occasionnées par l’ouverture de grands centres collectifs dans les villages. Il garantirait que l’accueil et l’accompagnement des demandeurs d’asile soit assuré par des professionnels de l’accompagnement social.

Pour que les communes, les CPAS et les ONG puissent jouer correctement leur rôle, il faut leur donner les moyens nécessaires. Si le Gouvernement est capable de financer le secteur privé marchand, il doit être capable de financer correctement les structures sociales existantes dont la mission est l’accueil et l’insertion des personnes…

Urgence

Il y a urgence d’activer maintenant ce plan de répartition. Afin d’éviter que des demandeurs d’asile dorment dans la rue cette hiver, nous demandons au Gouvernement de prendre ses responsabilités et de le mettre en œuvre. Nous demandons également qu’il utilise les fonds publics qu’il compte allouer au secteur marchand pour financer correctement les institutions existantes, comme les communes, les CPAS et les ONG dont la mission est l’accueil et l’insertion des personnes.

 

Contact presse

Malou Gay, co-directrice du CIRÉ

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