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Communiqué du 27 septembre 2011: Accueil des demandeurs d'asile: le gouvernement a failli 10 000 fois à ses responsabilités

À 10 000 reprises en trois ans, le gouvernement fédéral a été incapable de fournir à un demandeur d’asile la place d’accueil et l’accompagnement social et juridique auquel il a droit. Combien de fois le gouvernement fédéral compte-t-il encore se soustraire à ses responsabilités avant de prendre des mesures d’urgence pour éviter une nouvelle catastrophe humanitaire cet hiver? Face à une telle situation, le gouvernement de la Région de Bruxelles- Capitale et les principaux CPAS bruxellois réclament eux aussi la mise en place, par le Fédéral, du plan de répartition.

La crise de l’accueil des demandeurs d’asile a franchi un nouveau cap. Aujourd’hui, c’est la 10 000 ème fois en trois ans qu’un demandeur d’asile ressort du dispatching de FEDASIL avec une lettre de “non-désignation”. Ce document atteste que FEDASIL est incapable de l’accueillir parce que le réseau d’accueil des demandeurs d’asile est complètement saturé. Rien que pour cette année, près de 2 500 demandeurs d’asile se sont retrouvés dans cette situation. Sans place d’accueil, ces hommes, ces femmes et ces enfants sont laissés à la rue, livrés à eux-mêmes, sans accompagnement social ni médical. Certains trouvent des solutions de “débrouille”. D’autres se retrouvent purement et simplement à la rue.

Nous l’avons répété à de multiples reprises : la seule mesure capable de résoudre la crise de l’accueil de manière efficace, juste et durable, est la mise en oeuvre du plan de répartition. C’est d’ailleurs cette option qui est aujourd’hui réclamée également par le gouvernement de la Région de Bruxelles- Capitale et les principaux CPAS bruxellois.

Parce que cette mesure, qui consiste à répartir équitablement la charge de l’accueil sur tout le pays au lieu de la concentrer sur Bruxelles est indispensable pour les demandeurs d’asile comme pour les institutions bruxelloises. Des places pourraient ainsi être libérées pour accueillir les demandeurs d’asile nouvellement arrivés. Le poids de l’aide à accorder serait ainsi équitablement réparti entre l’ensemble des CPAS des 589 communes du pays. Une solution, qui, rappelons-le encore, est moins coûteuse que l’aide matérielle et mieux vécue par les populations locales.

Mais si le gouvernement fédéral persiste à refuser cette solution, alors, nous lui demandons de prendre, dès à présent, les dispositions nécessaires.

À savoir :

  1. Ouvrir d’urgence des nouvelles places d’accueil, avec la garantie d’un accompagnement socio-juridique de qualité;
  2. Reprendre dans le réseau d’accueil tous les non-désignés pour qui aucune solution de logement n’a pu être trouvée;
  3. Évaluer le renforcement des instances d’asile et, s’il est encore insuffisant, leur donner les moyens nécessaires pour qu’elles puissent résorber leur arriéré au plus vite.

Sans de telles mesures, la situation déjà grave de ces personnes à la rue pourrait rapidement devenir catastrophique avec l’arrivée de l’hiver. Si le gouvernement fédéral décide de ne pas les mettre en oeuvre, il lui reste à assumer la responsabilité d’une nouvelle crise humanitaire. D’autant plus inacceptable qu’elle aurait pu être évitée.

Contact presse
Malou Gay, Directrice-adjointe du CIRÉ, +32 2 629 77 24

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