D’immenses images animées de bombardements et de bateaux en détresse projetées sur le cabinet du Secrétaire d’État à l’asile et à la migration Theo Francken : la scène a dû surprendre les personnes qui passaient par la Rue de la Loi aujourd’hui. Une manière pour Amnesty International, le CIRÉ et Vluchtelingenwerk Vlaanderen de demander au gouvernement de mettre en place des voies d’accès sûres et légales pour les personnes qui fuient les conflits et les persécutions.
Ces dernières semaines, la presse a accordé beaucoup d’attention à la question de la délivrance ou du refus de visas humanitaires. De nombreuses personnes doivent choisir entre risquer leur vie dans leur pays ou sur la route de l’exil, car il n’existe pas de manière sûre et légale de fuir. Notre pays a un rôle important à jouer en mettant en place une véritable politique en matière de visas humanitaires.
Pour obtenir le statut de réfugié dans un pays sûr, il faut d’abord se rendre dans ce pays. Et cela reste un des principaux obstacles pour les personnes en exil. « Il est très difficile d’accéder légalement au territoire belge ou européen. Il existe des visas pour les étudiants ou, dans certains cas, pour les travailleurs, mais pas pour les personnes qui fuient la guerre, la violence ou les persécutions. Parce qu’elles ne peuvent pas obtenir de visas, ces personnes doivent souvent faire appel à des passeurs et emprunter des routes dangereuses, comme la traversée de la Méditerranée dans une embarcation de fortune. En 2016, 4271 personnes sont déjà mortes ou ont disparu en mer. De plus, le renforcement des contrôles aux frontières et l’accord conclu entre l’Union européenne et la Turquie réduisent encore les possibilités – même extrêmement dangereuses – d’atteindre notre continent », estiment les organisations.
Pourquoi un visa humanitaire?
Les pays peuvent octroyer un visa humanitaire dans des circonstances particulières et pour des raisons humanitaires. Ce visa permet d’offrir la possibilité à plus de personnes d’atteindre un pays en toute sécurité, ainsi qu’une protection à leur arrivée, et ce sans devoir risquer leur vie dans des trajets dangereux.
Pourquoi la Belgique refuse-t-elle de délivrer davantage de visas humanitaires?
Notre pays craint que l’octroi de davantage de visas humanitaires ouvre la voie à un flux incontrôlé de réfugiés vers la Belgique, et que cela signifie la fin de notre politique d’asile. « Ce n’est pas le cas. La Belgique peut travailler à la mise en place d’une véritable politique d’octroi de visas humanitaires. Cela peut être un système dans lequel les visas sont accordés aux réfugiés provenant de régions en guerre et qui, par exemple, ont des liens avec la Belgique. Notre pays peut définir lui-même les conditions humanitaires exactes. Et cela ne concerne pas seulement la Belgique : tous les pays de l’Union européenne doivent porter ensemble cette responsabilité. Notre pays peut jouer un rôle moteur sur cette question », concluent les organisations.